Cahier N° 71

 

 

Dans le cahier 70 nous vous avons donné les informations nautiques qui nous ont été utiles pour atteindre l'archipel des Galápagos où les voiliers sont en principe cantonnés dans un seul port d'entrée.   Heureusement une fois sur place il y a des compensations et il est toujours possible de faire de belles découvertes en élargissant un peu les contraintes locales mais en respectant impérativement la nature et l'environnement unique de ces îles.
Les îles Galápagos sont vraiment une superbe destination pour des vacances découvertes d'un genre unique.

Série   "Journal de voyage": On a tout de même vu des trucs sympas aux Galap !

Nous en avons déjà parlé, mais en voici la preuve: Nous avons passé la ligne de l'équateur au milieu de l'archipel des Galápagos (Longitude 90°35'W) La latitude indique encore N pour Nord: 00°00,231'. Nous sommes encore 428 mètres au dessus de l'équateur, nous avançons à 4,8 noeuds, nous avons passé la ligne moins de 3 minutes après cette photo. Le N est devenu S et les chiffres se sont incrémentés positivement. L'heure indiquée est l'heure TU (Temps Universel) Il était 19:25 h en France et bientôt midi pour nous. La trace c'est le cap que nous faisions : Quasiment plein Sud à la fin de ce voyage de 1180 milles de louvoyage depuis Panama.
   
Quelques heures plus tard nous avons mouillé derrière la petite île de Bartolomé. L'éprouvante traversée, les nuits sans repos, les manoeuvres incessantes ont marqué nos visages. La fatigue est tombée sur nous en même temps que l'ancre sur le fond de sable de bonne tenue. Nous ne nous sommes pas extasiés devant le paysage. Nous avons surtout décompressé, apprécié d'être enfin arrivés. Une petite pipe et un bon verre de vin ont participé à cette espèce de béatitude qui empare le marin quand il est crevé et qu'il sait que maintenant il est arrivé.


Le soleil va bientôt  se coucher, nous n'allons pas tarder à l'imiter. Banik ne bouge plus, bien à l'abri dans cette baie où nous n'aurions jamais du venir. Voir l'article sur les Galápagos sur le site de Banik.

C'est seulement le lendemain matin que nous avons pris le temps d'admirer nos premiers visiteurs : Les oiseaux. La frégate avec son bec crochu est venu nous quémander des bouts de pain.

La frégate au plumage sombre ne va pas dans l'eau. Elle chipe les poissons aux autres oiseaux, fous, pélicans... Ou bien, elle vient en planant, tel un charognard, piquer les débris qui flottent à la surface de l'eau.

 

 

Nous avons jeté à l'eau les

  restes (l'arête, la tête et la
queue) de la dorade coryphène que nous avions péchée hier  Une frégate survole la surface dans l'espoir d'en grappiller quelques fragments mais il est trop tard pour elle car les morceaux  ont vite coulé dans l'eau.
Splash !. Ce n'est pas perdu pour tout le monde : Un fou vient de plonger en piquet et va récupérer sous l'eau tout ce qu'on a jeté.
Sur la photo on voit l'impact dans l'eau, pratiquement sans éclaboussures, et la trace de bulles bleutées qui marque le sillage de l'animal jusqu'à 2 à 3 mètres sous l'eau.
   
Le mouillage au Nord Est de l'île Bartolomé est facilement repérable grâce à son piton de roche volcanique qui émerge au bord de l'eau. A son pied on se baigne avec les otaries qui aiment venir nous observer. Les petits requins sont réputés inoffensifs... ?
Sur la plage, les lions de mer qui se réchauffent au soleil ne se laissent pas approcher à moins de 3 mètres... Il faut respecter un peu d'intimité enfin quoi !
   
L'intérieur des îles offrent souvent un paysage aride pour ne pas dire lunaire.

Sur les îles ou il y a des lieux caractéristiques avec de jolis  points de vue, le Parc national a installé des chemins de bois surélevés sur pilotis.  Les centaines de touristes qui passent là chaque jour n'abîment donc pas le sol et la flore.
Lorsqu'on est "touriste hors piste" on doit être extrêmement vigilant pour ne pas déranger la nature.  Elle nous le rend bien en offrant de superbes paysages.
Photo Pascale Taccoen.

   
La mangrove a besoin de zone d'eau calme pour se développer. Nous n'en n'avons pas trouvé beaucoup. Les mangroves sont des nurseries pour les petits poissons qui profitent d'une bonne protection entre les racines des arbres. Ce sont aussi des endroits de prédilection pour certains oiseaux comme les pélicans.
   
Les pélicans nous paraissent plus gros que ceux que nous avions observés au Venezuela. Est ce une autre race ou ont ils plus à manger ici ?
En tous cas, ils doivent partager leur pitance avec les otaries qui chassent sous l'eau et dont on voit par hasard une tête sur cette photo.
   
Nous n'avions pas le droit de nous arrêter à un autre endroit dans l'archipel si nous voulions faire une escale à puerto Ayora. Mais nous n'avions plus une goutte de gasoil en arrivant dans l'archipel. A Bartolomé, un bateau charter nous a gentiment fait cadeau de 30 litres de gasoil. Après quelques jours passés à cette île et aux alentours, nous avons fait une courte escale "réappro de gasoil" à Baltra où se trouvent les réserves de carburant pour l'archipel.

Anik est très contente de quitter rapidement cet endroit dès que notre réservoir de gasoil a été rempli.

   
C'est le petit matin, nous naviguons vers l'île Seymour. Nous approchons d'un nuage de ce qui nous a d'abord semblé être d'énormes papillons noirs. Une fois tout près,  nous avons découvert une multitude de petits oiseaux noirs, volant quasiment sur place tout en picorant la surface de la mer sur laquelle  devait flotter des millions de minuscules alevins.


Nous arrivons à Puerto Ayora. C'est une petite ville construite en bordure de mer. Nous mettons deux ancres pour bien tenir Banik dans ce mouillage fort agité. Ensuite nous débarquons. Ce qui nous étonne le plus, c'est qu'il n'y a pas un chien ni leurs maîtres dans les rues, aucune voiture ne circule, pas un vélo ne passe, les autobus sont garés... Nous ne savions pas que nous avons débarqué en plein match de foot de la coupe du monde 2006 : Équateur contre le Costa Rica. Nous ne vous avons pas encore dit que les îles Galápagos appartiennent à l'Équateur, vous comprenez alors qu'un silence pesant règne sur la ville. La tension est palpable...


Tout à coup c'est le délire. L'équateur a gagné, c'est la liesse populaire... Maintenant, des vélos il y en a... Des gens, des klaxons, des drapeaux, des supporters ... les maîtres et aussi leurs chiens.

   
Comme pour cette otarie qui a investi un banc public, nous ne nous sentons pas trop concerné par toute cette agitation. Nous profitons de la cuisine d'un petit restaurant. Cela change de la cuisine en mer, pour Anik c'est bien plus agréable de se faire servir... Les prix sont raisonnables compte tenu de l'éloignement et de la notoriété de ces îles. (Moins cher qu'en France).
Après le repas, une petite promenade digestive nous amène admirer les cactus géants.
   
La faune aux Galápagos est assez extraordinaire. Il y a des milliers d'espèces. Nous n'avons évidemment pas tout vu lors de notre passage très rapide dans ces îles.
Ce qui est caractéristique c'est la "gentillesse" de ces animaux qui ne sont pas craintifs et se laissent approcher. C'est vrai pour l'otarie qui se promène dans les rues en bord de mer, comme pour le requin qui partage son territoire avec les plongeurs.
Puisqu'on parle de plongée, on peut noter qu'il y a peu d'endroit au monde où on peut observer ensemble,dans un même archipel, des dauphins, des  requins, des baleines et avec un peu de chance la fameuse raie manta...
   
C'est une des caractéristiques de la faune locale : Le côtoiement d'animaux que l'on imaginerait pas voir ensemble : Par exemple l'iguane terrestre tropical près des otaries...

Une variété d'iguane s'est adaptée à la mer et partage son temps entre l'eau et la terre.

   
Et puis il y a les animaux uniques comme les tortues géantes qui vivent des dizaines d'années.

Celle ci qui a déjà bien vécu est fatiguée mais si on la réveille elle dresse la tête en haut de son long cou qui lui permet, comme le font les girafes, d'aller mordre les hautes feuilles des arbustes..

   
Mais il est bientôt temps de reprendre la mer pour une traversée de 3000 milles vers la Polynésie Française. Il nous faut un bon stock de nourriture pour les 3 semaines que va durer la traversée.  Nous trouverons au marché un choix étonnant de fruits et de légumes cultivés dans les fermes locales.

La petite marchande est tranquille, elle sait que son stock d'orange va partir.

   

 

Hier et aujourd'hui :

C'est un jour de septembre 1835 que le HMS (Her Majesty Ship) Beagle, au cours de sa croisière autour du monde arriva dans l'archipel des Galápagos. Il jeta l'ancre devant Chatam Island aujourd'hui appelée île San Cristobal. A son bord un illustre visiteur : le naturaliste britannique Charles Darwin. C'est de là qu'il entreprit l'exploration de quelques une des îles de l'archipel. ( Floreana, Santiago, San Cristobal, Isabella...) Il fit dans ces îles d'innombrables observations sur la variabilité des espèces. Il élabora ensuite la doctrine appelée "Darwinisme"qu'il publia dans son ouvrage majeur : De l'origine des espèce par voie de sélection naturelle (1850)

IDarwin n'est pas allé sur l'île de Santa Cruz sur laquelle on a installé aujourd'hui le Centre de Recherche Charles Darwin que nous avons visité. Ce Centre est dédié à la recherche scientifique, à la préservation et à la gestion du parc national et de la réserve marine des Galápagos.
Aujourd'hui, à la suite de Darwin, des scientifiques du monde entier viennent aux Galápagos pour y faire des recherches sur l'évolution biologique et la génétique mais aussi sur la géologie ou la climatologie.
Le tourisme aussi est en plein essor avec des milliers  de visiteurs adeptes de vacances écologiques.

 

 

 

     
Textes et photos :
     
  Anik Delannoy, Jean-Baptiste Delannoy

 

 

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