
(a) Le
début est facile, le chemin est bordé de fougères
arborescentes
et de tulipiers du Gabon.

(c) Les
fougères arborescentes

(c) Drôle de
mousse.

(b) Le fare Mato...
et, tout en bas, l'océan.

(b) Le passage du rocher du Diable.

(a) Camila n'a pas le vertige.

(a)
Sous le préau du fare Ata

(a)
L'intérieur du fare Ata est spartiate mais nous
préserve du vent, de l'humidité et du froid.

(c)
Pascale devant le pilier qui marque le sommet de l'Aorai

(b)
L'île de Moorea qui semble encore endormie.

(b)
Fatigués mais ravis |
Si on est très
en forme, on peut tenter l'ascension de l'Aorai et
la redescente sur
la journée. Il faudrait alors partir très tôt le
matin avant 5 heures et monter jusqu'au sommet d'une
allure soutenue pour y arriver avant que les nuages
ne viennent couvrir les sommets masquant le
panorama. C'est tout de même une belle
randonnée de 10,6 kilomètres de long (aller)avec un dénivelé
de plus de 1800 mètres. Le plus cool est tout de
même de passer une nuit en bivouac. C'est la
solution que nous avons choisie et nous avons vécu
une aventure de montagne tout à fait exceptionnelle.
Le départ de la randonnée se
situe à coté du restaurant le Belvédère au village
de Pirae sur la cote Est de Tahiti. On laisse la
voiture près du parking du restaurant. On est déjà à
600 mètres d'altitude à cet endroit. Le début de la
marche est facile. Le chemin est régulièrement
entretenu par les militaires qui ont des
installations non loin du restaurant. L'Aorai est
devenu pour eux une très belle aire d'entraînement à
ciel ouvert. Il n'y a donc pas de souci à se faire,
il n'est pas possible de se perdre, il suffit de
suivre le chemin tout tracé à travers les fougères
arborescentes, les tulipiers du Gabon (*)
et les
acacias. Ce chemin mène en une heure au col de
Hamuta à 900 mètres d'altitude. Il faudra encore
environ une heure un quart de marche avec sur la fin
une pente un peu plus raide à gravir, pour arriver
au premier refuge : le fare Mato (1400
mètres). Ce refuge est installé sur un promontoire
rocheux. Une citerne récupère l'eau de pluie de la
toiture. L'eau est dite potable et on peut
remplir les gourdes avant de reprendre le chemin. Le
refuge est équipé de quelques plateformes en bois
pouvant servir de lits superposés. Des jeunes
viennent parfois passer des soirées sympathiques, ou
la nuit entière, dans ce décor de montagne pas encore trop
difficile à atteindre en marchant et où la
température est encore chaude.
Après une petite pause
déjeuner qui nous permet de
reprendre des forces au soleil, nous entamons la marche vers le
deuxième refuge. Au bout de dix minutes il faut
passer le fameux Mato Mati: le rocher du
Diable, un passage assez délicat en bordure d'un
à-pic impressionnant. Heureusement le passage
est équipé comme une via ferrata et n'est pas
insurmontable pour la plupart des gens. Les
personnes qui souffrent de vertige peuvent "caler" à
cet endroit.
A partir de ce moment on sera
souvent en chemin de crête avec des panoramas de
toute beauté sur les vallées profondes et les pentes
vertigineuses couvertes de végétation. Nous avons
toujours en point de mire le sommet de l'Aorai qui
semble inaccessible. Cette partie
de la route est une grimpette assez coriace avec les
lourds sacs à dos. L'ascension est coupée
par une petite redescente vers un ruisseau à sec ce
jour là. Heureusement car il faut remonter dans son
lit sur une cinquantaine de mètres.
Les marcheurs occasionnels pourront mettre
deux heures pour arriver au deuxième refuge : le Fare Ata à 1800 mètres
d'altitude.
Il y a d'abord un petit
préau avec un grande table en bois et des bancs.
C'est un bel endroit pour installer confortablement
le pique-nique du soir. Le seul inconvénient c'est le
froid humide qui nous envahit en cette fin d'après
midi alors que les nuages couvrent les crêtes.
Un peu plus loin, en contrebas, se trouve une grande
cabane en bois au confort spartiate puisqu'il n'y a
rien d'autre que le plancher, le toit et les quatre
murs. Mais c'est bien agréable de pouvoir s'allonger
par terre à l'abri du vent pour passer la nuit dans
un sac de couchage qu'on aura porté jusqu'ici.
Il fait froid, le sol est dur
car je n'ai pas emporté de matelas... Je n'ai donc
pas très bien dormi, me tournant et me retournant
sans trouver le sommeil... sauf en fin de nuit où
mes compagnons m'ont dit que j'avais commencé à
ronfler... juste avant que le réveil ne sonne.
Et oui on a fait sonner un réveil pour être certain
de se lever avant l'aube et partir dans le noir pour
gravir le dernier tronçon vers le sommet. Après
quelques petits étirements (la journée de marche de
la veille et la mauvaise nuit se font bien sentir)
nous nous mettons en route à la lumière de la lampe
frontale. Notre objectif est le sommet du massif de
l'Aorai à une heure de marche. Il y a encore 2 km et
266 mètres de dénivelé à parcourir pour avoir le
plaisir de contempler un des plus beaux spectacles
offert par l'île de Tahiti : Le lever de soleil vu
depuis l'Aorai avec les pics de l'Orohena et du
Pito
Iti qui entrent lentement dans la lumière du matin.
Il y a de quoi émerveiller même les marcheurs les
plus blasés.
Quand le jour est totalement
levé, on admire le panorama sur 360°. Du bleu et du
vert déclinés sur toutes les nuances. Les vallées de
Pirae et de Punaruu, la presqu'île au loin, les
lignes blanches des cascades qui tranchent le vert
des flancs de l'ancien volcan, la ligne blanche de
l'écume des vagues qui brisent sur le récif
entourant Tahiti... Et plus loin encore, émergeant
de l'océan Pacifique, l'île de Moorea qui semble
encore endormie. Tout un spectacle qui impose un
silence contemplatif et récompense tous les efforts
de l'ascension.
Quand nous reprenons nos
esprits, il ne reste plus qu'à redescendre en
prenant le chemin inverse. Nous sommes bien fatigués
mais un sourire radieux illumine nos visages.
Le sol est un peu humide et le
mamu, la latérite brune du sol, devient
glissante. Il y a eu quelques dérapages sur le
derrière pendant la redescente de l'un des plus
beaux sommet du Pacifique Sud.
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