| Motu Tautau 
        
        	Au NW du lagon de Tahaa   
				
					
						|  | Un motu c'est un îlot 
			de sable et de corail en bordure d'un lagon polynésien. En général 
			il est couvert de cocotiers et d'arbustes. C'est l'image type de la 
			carte postale, l'endroit que l'on rêve de rejoindre avec son 
			voilier. Mais tous les motus ne nous font pas vibrer de façon 
			identique. On les voit avec la disposition d'esprit du moment. On 
			peut adorer, regretter ou être nostalgique d'un ailleurs... Ce qui est certain c'est que le motu Tautau comblera toujours le 
			visiteur, quelque soit ses états d'âme. C'est un des plus bel 
			endroit que nous ayons vu en Polynésie.
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				 Pour rejoindre le motu TauTau (prononcez Ta 
				Ou Ta Ou) on peut prendre la passe du lagon qui est la plus 
				proche. La passe Paipai située au NW du grand lagon qui enserre 
				ensemble l'île de Tahaa et l'île de Raiatea. Le point de route 
				d'entrée à l'extérieur de la passe est 16°40,03' S - 
				151°32,4' W.  Une balise rouge marque le chenal à 
				bâbord en entrant et une  balise verte qui lui fait face 
				est à laisser à tribord. La photo ci dessus montre les deux 
				pylônes à terre qu'il faut aligner  au 9° vrai pour être au 
				centre de la passe. C'est donc facile de se repérer. Vous entrez 
				dans le lagon en laissant à bâbord une cardinale Est et en 
				mettant le cap vers le village de Tiva. Le lagon est assez 
				profond (dans les 30 mètres) et sans danger quand vous 
				poursuivrez votre route dans cette direction.
   
				
				 Tiva est un tout petit village mais son église en bord de côte 
				est très remarquable. On peut venir très près de la cote qui est 
				accore. Il faut savoir que dans les lagons de la Polynésie 
				française, une fois hors de la passe, le balisage latéral est 
				organisé de la façon suivante. Marques rouges du coté de l'île, 
				marques vertes du coté de l'océan. Et on peut tourner tout 
				autour de l'île, dans le sens que l'on veut, ça fonctionne sans 
				risque d'erreur. Dans notre cas, on tourne dans le sens des 
				aiguilles d'une montre, on laisse tout ce qui est rouge à 
				tribord et ce qui est vert à bâbord.
 
				  
				
				 Le motu Tautau est le premier qu'on rencontre en bordure du 
				récif depuis la passe Paipai. Les appartements sur pilotis d'un 
				hôtel 5 étoiles bordent la partie Sud de l'île. Ce n'est pas 
				très dérangeant c'est bien fait et on peut aller mouiller un peu 
				plus loin au point de route 16°36,5' S - 151°33,5' W. et 
				même un peu plus au Nord si on le souhaite.  Si vous 
				naviguez dans ces régions, vous lirez avec intérêt l'article que 
				nous avons fait sur la nécessité de 
				bien déchiffrer la 
				couleur de l'eau.
   
				 1:  Les dernières suites sur pilotis de l'hôtel.
 2:  Le motu Tautau
 3:  Le fare (la maison) de Norbert. C'est à partir de là 
				que commence le jardin de corail qui s'étale entre les deux 
				motus jusqu'au récif.
 4:  Le motu voisin du motu Tautau c'est entre ces deux 
				motus que s'étend le jardin de corail.
 5:  Le motu suivant. Entre le motu 4 et le motu 5 il y a 
				aussi un hoa (brèche dans le récif) qui alimente le lagon et 
				attire une multitude de poissons. En regardant bien à l'horizon 
				on aperçoit l'île de Bora bora.
 6   Un hamac d'eau pour dériver tranquillement sur une 
				piscine de plusieurs hectares.
 
				
					
						
							| C'est le domaine des raies 
							pastenagues. Nous ne pouvons pas traverser cette 
							zone jusqu'au motu sans en voir plusieurs qui nagent 
							placidement sur le fond de sable à la recherche de 
							crustacés, de mollusques, de vers marins enfuis dans 
							le sable. Les orbites caverneuses de l'animal, le 
							mouvement ondulatoire de ses grandes ailes et sa 
							longue queue hérissée d'aspérités peut inspirer la 
							frayeur ou le dégoût mais ces raies sont 
							inoffensives et il ne faut pas hésiter à se mettre à 
							l'eau avec un masque pour les observer sans les 
							déranger. | 
							 |  
				  
				
				 Nous avons débarqué avec l'annexe car Banik est mouillé assez 
				loin. Nous sommes sur la petite plage de sable fin qui s'étale 
				devant le fare de Norbert. Il règne un calme absolu. Nous 
				regardons entre les deux motus. Tout là bas on aperçoit l'écume 
				blanche de la houle qui brise inlassablement sur le récif 
				barrière . Tout l'espace de cette photo entre les deux motus, de 
				la maison de Norbert jusqu'au platier du récif est une zone 
				exceptionnelle qu'on appelle le jardin de corail.
   
				
				 Nous avons suivi un chemin le long du motu qui est presque 
				entièrement boisé de cocotiers, de pandanus et d'arbustes 
				prenant racines sur son sol corallien et nous sommes arrivés au 
				platier. Nous sommes restés un long moment assis là, hypnotisés 
				par les vagues blanches qui déferlent inlassablement sur le 
				récif.
 A une vingtaine de milles, l'île de Bora Bora découpe sur 
				l'horizon sa forme caractéristique.
   
				
				 La mer a fait une brèche dans le platier et un sérieux courant 
				d'eau pénètre dans le lagon. Le hoa est ce chenal d'eau peu 
				profonde tapissé de sable blanc et où s'étendent des zones 
				coralliennes de toute beauté.
 C'est à cet endroit que nous nous mettons à l'eau avec les 
				palmes le masque et le tuba. Nous nous laissons emporter par le 
				courant, les bras et les jambes écartés, presque sans faire de 
				mouvements. C'est alors que le spectacle commence. Nous sommes 
				comme dans un planeur et nous survolons une cité immense 
				construite en corail bien vivant, de toutes les formes et 
				couleurs, habités par des dizaines de variétés de poissons. Il y 
				en a beaucoup que je n'avais encore jamais vus. Pour la première 
				fois je regrette de ne pas être équipé de matériel pour faire 
				des photos sous marine. Presque immobiles devant leur trou 
				certains poissons nous regardent passer. D'autres, comme ces 
				perroquets marguerite nous suivent sans crainte sur quasiment 
				toute la longueur du jardin et je me demande bien pourquoi. 
				Normalement nous devrions les impressionner. En dix minutes nous 
				sommes au bout et nous ne nous posons même pas la question:  
				On recommence immédiatement  le tour de manège.
 
				C'est en passant ainsi, immobile, sans un 
				coup de palme générant des clapotis révélateurs de notre 
				présence que j'ai pu apercevoir le mérou camouflage, normalement 
				invisible. Il ne m'a pas détecté et  se croyait à l'abri de 
				tout regard quand il traversa une langue de sable blanc pour 
				rejoindre sa tanière après avoir gobé un jeune capucin à bande 
				jaune dont le reste de la bande poursuivait une fuite éperdue. 
				Norbert me donne une astuce qui nous a ravi 
				de bonheur. On se place dans une anse où il n'y pas de courant. 
				Une partie de la zone de sable blanc est tapissée d'oursin 
				diadéma qui se regroupent par paquets près d'une formation 
				corallienne. Les piquants des oursins diadéma sont très fins et 
				très longs et se mettent en mouvement  sans jamais se 
				toucher dès qu'ils détectent une présence étrangère. Nous avons 
				un peu de honte à dire que nous en avons sacrifié quelques uns 
				mais le spectacle qui suivi en valait largement  la peine. 
				Des centaines de poissons se mirent à nager autour de nous pour 
				picorer les oursins que nous avions ouvert en deux. Beaucoup de 
				poissons qui étaient jusqu'alors invisibles se sont approchés à 
				nous frôler. Nous restions immobiles, en surface, la tête dans 
				l'eau, subjugués par les poissons papillons de toutes sortes, à 
				taches, à bandes, les peaux de citron, les balistes Picasso et 
				autres poissons bagnard avec leurs rayures. Les plus prompts à 
				se régaler sont les perroquets et je comprends maintenant la 
				raison qui les animait pour nous suivre tout le long de notre 
				balade. 
				
					
						
							|  | Ce n'est pas dangereux, on a 
							pied partout et partout c'est un aquarium. On peut 
							rester des heures à observer des poissons qui ne 
							sont absolument pas craintifs. Attention cependant aux coup de soleil: T shirt 
							recommandé même si on a déjà la peau bien halée.
 |  
							|  |  |  
							|  | Au bout du chenal, le jardin 
							de corail s'ouvre sur le lagon en formant une 
							immense piscine d'eau turquoise. Le courant ne se 
							fait plus sentir et il n'y a aucune vague. On peut 
							rester une demi journée dans l'eau tiède. |  
							|  |  |  
							|  | 10 fois nous retournons dans 
							cet espèce de chenal entre les deux motus. Nous ne 
							nous lassons pas de l'endroit qui est aussi 
							enchanteur à terre que dans l'eau. Et si les 
							plongeurs ne  finissent pas de passer leur 
							matinée dans l'eau, on peut aussi se détendre 
							agréablement en bordure du rivage. |  
							|  |  |  
							|  |  |  
							|  | Si vous avez envie de vous remettre un peu 
							de vos émotions en restant sur la plage avant de 
							rejoindre le bateau. Vous rejoignez le motu voisin 
							qui est désert ou le motu Tautau où il y a la petite 
							maison de Norbert. |  
				
					
						
							|  | Norbert a le sens de 
							l'hospitalité. Quand nous sommes arrivé chez lui il 
							nous a accueilli en disant "Bienvenu au Paradis". Il 
							venait de détacher des coco vertes à notre 
							intention. Il les ouvre en quelques coups de 
							machette et nous prie de nous régaler de l'eau 
							pétillante et sucrée qu'elles contiennent. Norbert a aussi un terrain sur Tahaa où il a planté 
							des arbres fruitiers et où il entretient un potager. 
							Il vend quelques légumes aux bateaux de passages, il 
							en offre aussi. Il connaît les poissons, les arbres 
							et les traditions polynésiennes et n'est pas avare 
							d'explications. On pourrait écrire un livre avec 
							tout ce qu'il sait des anciens et qui, 
							malheureusement,  se perd rapidement avec les 
							nouvelles générations...
 Norbert cueille un fruit. Il écrase la pulpe qui 
							recouvre le  noyau et prépare une mixture pour 
							désinfecter une petite plaie. Ce n'est pas cher et 
							très efficace.
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							|  |  |  
							|  |  N'hésitez pas à rendre 
							visite à Norbert qui sait accueillir à la 
							polynésienne.
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							|  |  |  
				
					
						
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							 Photo Ludovic de 
							Villelongue
 | Si ça vous intéresse et que vous n'êtes pas en 
							haute saison (ce qui laisse un peu de temps aux 
							aimables hôtesses de l'accueil) vous pouvez demandez 
							s'il est possible de visiter l'hôtel. Même si ce n'est pas notre façon de voyager, c'est 
							toujours intéressant et ça fait rêver de découvrir 
							les installations d'un hôtel de luxe. Nous avons été 
							reçu avec beaucoup de gentillesse par Maire, 
							c'est pourquoi nous n'hésitons pas à donner les 
							coordonnées de l'hôtel.
 Beaucoup parmi nos lecteurs n'auront jamais 
							l'opportunité de mouiller leur ancre devant ce motu. 
							Si certain veulent s'offrir un jour une petite folie 
							et qu'ils cherchent une destination de vacances qui 
							ne les décevra pas à condition d'aimer le calme et 
							l'eau...
 Le Taha'atel (689) 60 84 00
 letahaa@relaischateaux.com
 www.letahaa.com
   On passe de 
							la piscine d'eau douce à la mer sans changer de 
							couleur. |  
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